Le Chèque annuel de formation genevois est une mesure introduite en 2001 pour encourager la formation continue des adultes. Il s'agit d'un chèque annuel de 750 francs permettant de suivre une formation de son choix, parmi une liste d'institutions et de cours agréés. Tout adulte résidant ou travaillant à Genève depuis un an au moins avant le début de la formation y a droit, sous réserve d'une limite de revenu et de fortune. En 2006, le CAF a été évalué par la Commission externe d'évaluation des politiques publiques (CEPP), une commission composée de 16 membres choisis par le Conseil d'Etat parmi des personnalités représentatives de la diversité culturelle et sociale du canton et faisant autorité dans le domaine de la gestion économique et politique. La commission d'évaluation travaille sur mandat du Conseil d'Etat (exécutif) ou du Grand Conseil (législatif). Elle est chargée de proposer des solutions visant à rendre l'action de l'Etat de Genève plus efficace. Elle peut également mener des évaluations de sa propre initiative. Selon les conclusions de la CEPP, le CAF a, en 4 ans de mise en oeuvre, effectivement permis à un nombre non négligeable de personnes de se former. Le "portrait-robot" de l'utilisateur-type est dessiné comme suit: femme de moins de 45 ans, célibataire, sans enfant et bien formée. Le CAF a souvent été utilisé par des personnes qui ne bénéficient pas du soutien des entreprises, parce qu'elles sont au chômage, à la recherche d'un emploi, au foyer, en formation ou travaillant à temps partiel. Cependant, le CAF n'a guère atteint les personnes peu qualifiées, ni les personnes de plus de 45 ans, qui rencontrent plus souvent des problèmes de réinsertion lorsqu'elles sont au chômage ou changent d'emploi. Le CAF n'a donc pas favorisé l'accès à la formation de ceux qui en auraient le plus besoin. En plus, les personnes ayant bénéficié du CAF étaient souvent déjà décidées à se former au moment où elles ont appris l'existence du CAF; l'effet incitatif a donc été limité. Le fait que la grande majorité du public potentiel du CAF ignorait son existence indique en outre que l'état d'information du public laisse à désirer. Après avoir mis le doigt sur d'autres points faibles ou peu clairs, la commission définit quatre champs de recommandations. Le premier, de nature législative, a principalement pour but de clarifier les objectifs poursuivis au travers du CAF et de donner une plus grande efficacité à cette mesure. Le second aborde le développement d'un ensemble cohérent de mesures qui permettent plus spécifiquement aux personnes peu qualifiées d'entrer en formation (système intermédiaire entre la préformation et l'accession au CFC), parallèlement aux cours de langue ou d'initiation aux moyens informatiques. Le troisième concerne les améliorations de la mise en oeuvre, essentiellement dans le domaine de l'information, mais aussi les modalités pratiques d'octroi du chèque et la gestion de la base de données du CAF. Enfin, le dernier donne des orientations pour les prochaines évaluations du CAF.