Edmond Gilliard et la vie culturelle romande de l'entre-deux-guerres (1920-1950)

Ref. 9745

Description générale

Période concernée

1920-1960

Région géographique

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Informations géographiques additionnelles

Suisse romande

Résumé

Edmond Gilliard (1875-1969) est un personnage central de la vie culturelle romande de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre, dont l’action se décline sur plusieurs modes: auteur, conférencier, animateur, inspirateur. Paradoxalement, c’est peut-être la quatrième modalité d’action, la plus discrète, qui fut la plus fructueuse: enseignant au charisme rare, Gilliard est, dès la fin des années vingt, la référence d’un groupe d’anciens élèves nés au tournant du siècle, parmi lesquels Alfred Wild (1899), René Bovard (1900), Pierre Beausire (1902), Jean Descoullayes (1903), Daniel Simond (1904), Louis Junod (1906), Gilbert Trolliet (1907), et, plus tard, François Lachenal (1918), qu’il conseille tant dans leur quête existentielle que dans leurs travaux littéraires, et dont il discute et soutient les projets de publication, de revue, de maison d’édition… Face à la statue du Commandeur que représente alors dans le champ littéraire romand un Ramuz au faîte de son succès, Gilliard fait figure de pôle anti-ramuzien et sert de référence à toute une mouvance de jeunes intellectuels qui se réclament de lui. Très critique face à l’establishment vaudois, intéressé par la politique et flirtant un court moment avec l’extrême-droite maurrassienne avant de passer à gauche, défendant la notion d’engagement de l’intellectuel, l’ enseignant détonne et il aura plusieurs fois maille à partir avec les milieux officiels et la presse bourgeoise de l’époque. Entre ses initiatives - création, avec Paul Budry, de la revue Cahiers vaudois que prolongent les éditions des Cahiers vaudois, création des éditions du Verseau (1925), création des éditions des Lettres de Lausanne (1928) - et ses «inspirations» - création de la revue Présence, de la revue Suisse romande, parrainage de l’hebdomadaire La Semaine, création des éditions des Trois Collines, création de la revue Traits, création des revues Carreau puis Carrérouge -, il est mêlé à la constitution d’éléments centraux dans l’économie de la vie culturelle romande. Plus qu’à la seule biographie en contexte d’Edmond Gilliard, c’est à l’étude d’un réseau agissant que ce travail voudrait se consacrer, en se basant essentiellement sur une prodigieuse source inédite: les nombreuses correspondances d’Edmond Gilliard, plus de trois mille lettres, en partie classées, en partie à classer. Cette correspondance suivie, régulière et souvent très personnelle avec plusieurs des principaux acteurs intellectuels de l’époque devrait permettre un réel renouvellement de notre connaissance de la vie culturelle romande entre 1920 et 1950.

Résultats

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