ALLEVAL - L'enseignement de l'allemand à l'école obligatoire à Genève. Ressources, processus, résultats

Ref. 9464

Description générale

Période concernée

2007-2008

Région géographique

-

Informations géographiques additionnelles

Canton de Genève

Résumé

Cette recherche fait suite à de nombreux travaux conduits sur l'enseignement de l'allemand à Genève depuis son introduction à l'école primaire. Un historique retrace les différentes étapes parcourues pour assurer une continuité de cet enseignement entre l'école primaire et secondaire (Cycle d'orientation) et illustre la difficulté d'aboutir à une transition satisfaisante. La volonté de reconnaître les acquis des élèves sortant de l'école primaire a trouvé une concrétisation avec l'introduction d'un nouveau manuel (Geni@l, Deutsch für Anfänger mit Vorkenntnissen) qui présente les premières unités condensées en une unité d'introduction. Un chapitre de la recherche est entièrement consacré à l'observation des élèves au Cycle d'orientation lors de cette première phase de révision et d'introduction au nouveau manuel. On constate que les enseignants suivent fidèlement la méthode mais l'adaptent à leurs élèves les plus faibles. Si le début de l'année avec Geni@l permet aux élèves de faire valoir leurs premières connaissances et de les consolider, il présente toutefois maints défis: la nouvelle manière d'acquérir le vocabulaire, plus abondant qu'auparavant, la prise de conscience des structures de la langue ou encore l'utilisation systématique de l'écrit. Pour en savoir plus sur l'état des connaissances des élèves en allemand, les résultats des différentes évaluations, en fin d'école primaire et au début du Cycle d'orientation, ont été analysés. Ils sont, comme on pouvait s'y attendre, différents d'une classe à l'autre, de même qu'entre élèves des trois regroupements du Cycle d'orientation. L'épreuve cantonale de fin de 6e année a été soumise à un expert afin qu'il définisse son niveau d'exigences selon le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR): il s'avère que cette épreuve ne peut pas être classée dans les catégories de ce cadre. C'est l'essai d'un test international avec quelques classes de 6e année qui nous indique si le niveau de compétences en allemand des élèves correspond d'ores et déjà au premier niveau, A1, du CECR, niveau qui sera visé dans un futur proche. On peut déduire de cet essai que les élèves se situent probablement bien à ce niveau en compréhension, orale et écrite, mais pas encore en expression. Afin de mieux connaître les ressources dont dispose l'école primaire, plusieurs enquêtes ont été menées auprès de formateurs, responsables d'écoles primaires/maîtres principaux et enseignants de la division moyenne (3e à 6e année primaire). La formation initiale des enseignants de l'école primaire semble ne pas être à la mesure des exigences élevées d'un enseignement de L2; elle ne comporte qu'un enseignement relativement bref de la didactique mais non de la langue elle-même, et ne contrôle à aucun moment le niveau linguistique des futurs enseignants. Seuls les nouveaux engagés qui ne sont pas porteurs de la licence mention enseignement (LME) sont tenus de suivre des cours d'allemand; les autres, s'ils ont obtenu une note suffisante à l'examen de maturité, sont considérés comme aptes à enseigner la langue. La formation continue de son côté, proposée à tous les enseignants mais facultative, est également orientée vers la didactique. L'organisation de l'enseignement de l'allemand dans les écoles primaires montre que la majorité des titulaires assument eux-mêmes cet enseignement et que la dynamique autour de l'allemand (collaboration entre maîtres, accueil de stagiaires germanophones, contacts avec des germanophones, etc.) pourrait être bien plus développée. Les enseignants sont plutôt pessimistes quant à la possibilité d'amener tous les élèves à un niveau A1 de compétences à l'école primaire dans les conditions actuelles. Parmi les mesures envisageables pour élever le niveau de compétences, ils estiment qu'il serait nécessaire de structurer davantage l'apprentissage (en portant plus d'attention au vocabulaire et à la grammaire) ou encore de confier cet enseignement à un-e spécialiste ou semi-spécialiste. L'auto-évaluation des compétences en allemand des enseignants de l'école primaire révèle qu'un grand nombre estiment ne pas maîtriser la langue au niveau B2 du CECR, niveau actuellement considéré comme nécessaire pour pouvoir enseigner cette langue. Leurs faiblesses en expression orale sont particulièrement préoccupantes. En langue anglaise, la situation avant même toute formation se présente de manière plus favorable. Le dernier chapitre présente des projets de réglementation nationale et régionale concernant la formation des élèves ou des enseignants ainsi que quelques travaux empiriques sur des conditions qui semblent permettre d'atteindre un certain niveau de compétence selon le CECR.

Résultats

Un historique retrace les différentes étapes parcourues pour assurer une continuité de l'enseignement de l'allemand entre l'école primaire et secondaire. L'observation des élèves au début du Cycle d'orientation met en évidence leurs principaux défis: la nouvelle manière d'acquérir le vocabulaire, plus abondant qu'auparavant, la prise de conscience des structures de la langue ou encore l'utilisation systématique de l'écrit. Un essai d'un test international montre que le niveau de compétences en allemand des élèves à l'issue de la 6P correspond au niveau A1 du Cadre européen commun de référence pour les langues, ceci en compréhension orale et écrite, mais pas en expression. A aucun moment, en formation initiale ou continue des enseignants de l'école primaire, le niveau linguistique en allemand n'est contrôlé. L'auto-évaluation des compétences en allemand des enseignants de l'école primaire révèle qu'un grand nombre estiment ne pas maîtriser la langue au niveau B2 du CECR, niveau actuellement considéré comme nécessaire pour pouvoir enseigner cette langue. En langue anglaise, la situation avant même toute formation se présente de manière plus favorable. L'organisation de l'enseignement de l'allemand dans les écoles primaires est également décrite et montre qu'il n'existe qu'une faible dynamique autour de l'enseignement de l'allemand. Selon l'opinion des enseignants, la possibilité d'amener tous les élèves à un niveau A1 de compétences à l'école primaire nécessite une amélioration des conditions actuelles. Parmi les mesures envisageables figurent une plus grande structuration dans l'apprentissage ou encore la prise en charge de cet enseignement par un-e sémi-généraliste.