Le corps intermédiaire dans les hautes écoles suisses

Ref. 4871

Description générale

Période concernée

1996

Région géographique

Informations géographiques additionnelles

Les hautes écoles suisses

Résumé

Dans l'objectif de donner une vue d'ensemble des perspectives et problèmes propres au corps intermédiaire (CI) pouvant informer la planification universitaire et la politique de la relève, une base statistique est créée sur le corps intermédiaire dans les universités suisses avec l'aide des administrations universitaires, et une enquête est entreprise parallèlement auprès du corps intermédiaire et des professeurs dans trois disciplines choisies par le mandant: biologie, histoire, économie d'entreprise.

Résultats

L'activité du CI se partage essentiellement entre la recherche et l'enseignement. 92% du CI supérieur et 83% du CI inférieur assument une activité d'enseignement. Le CI inférieur consacre la moitié de son temps à la recherche. A taux d'occupation égal, le CI supérieur dirige autant de recherches que les professeurEs. Les tâches d'encadrement de la relève, et notamment des thèses, assumées par le CI supérieur sont importantes. Pourtant, la reconnaissance formelle de ce travail ne lui est pas toujours accordée. Plus on monte dans la hiérarchie académique, moins les femmes sont représentées. Dans la population ciblée par l'étude, elles forment 31% du CI inférieur, 16% du CI supérieur et 8% du corps professoral. Dans le CI supérieur, plus de 70% des hommes ont un ou plusieurs enfants, alors que près de 60% des femmes n'en ont pas. La famille semble être un obstacle à la carrière féminine, tandis qu'elle favorise la carrière masculine. L'engagement à temps partiel du CI se généralise. En particulier dans le CI inférieur, 3 personnes sur 4 travaillent à temps partiel. 2 membres du CI, inférieur et supérieur, sur 3 estiment faire des heures supplémentaires, si bien que 20% du travail fourni par le CI dans les HE n'est pas rémunéré. Sur le plan formel, selon les lois universitaires, la plupart des fonctions exercées par le CI sont de durée limitée. Pourtant, sur un plan empirique, on constate que près d'1 membre du CI supérieur sur 2 occupe de fait un poste stable. L'identité et la situation du CI inférieur et du CI supérieur sont distinctes. Du point de vue des HE, comme du leur, les membres du CI inférieur sont en formation. Ils considèrent que leur statut est transitoire. Pour cette raison, ils sont prêts à accepter une situation difficile, sur le plan financier notamment. L'objectif des membres du CI inférieur est de réunir les conditions les plus propices à la recherche, qui est la clef du processus d'apprentissage. Le CI supérieur considère que sa période de formation est achevée. En ceci, son point de vue diffère de celui des HE, lesquelles se dotent d'une structure formelle qui laisse supposer que tout le CI est en formation, alors qu'une partie importante de celui-ci assure un encadrement et une productivité sans lesquelles elles ne pourraient pas fonctionner. Le CI supérieur cherche à montrer ses prestations, souvent occultées. Il se soucie de son ancrage dans l'institution universitaire. Stabiliser son poste actuel ou obtenir à terme un poste stable au sein de l'institution universitaire sont des objectifs prioritaires pour ses membres.