CIM (Computer Integrated Manufacturing), la fin de la firme isolée?

Ref. 3712

Description générale

Période concernée

1993-1995

Région géographique

-

Informations géographiques additionnelles

Suisse

Résumé

Il s'agit d'une thèse de Doctorat en Economie régionale et industrielle. L'objectif principal de la recherche consiste à montrer le rôle que peuvent jouer des facteurs contextuels (environnement de production des firmes, contexte économique sectoriel et régional, traditions sociales et valeurs culturelles, trajectoire industrielle historique, etc.) dans le processus d'adoption de CIM par les entreprises. Du point de vue empirique, cette recherche porte en particulier sur l'industrie de la montre mécanique en Suisse.

Résultats

Les principaux résultats issus de cette recherche sont de trois ordres. La première partie du travail montre en quoi le modèle traditionnel de "Computer Integrated Manufacturing" (CIM) doit être compris comme une véritable stratégie de transformation des produits et des procédés de l'entreprise, et non plus simplement comme un modèle d'intégration informatique de la fabrication. Le modèle CIM présenté dépasse donc largement les aspects informatiques, afin de refléter l'étendue actuelle des mesures techniques, organisationnelles et sociales de "reconception" des processus de production. La seconde partie de la recherche va à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle les mécanismes de l'innovation technologique se trouvent avant tout à l'intérieur des entreprises. Pour ce faire, une série de variables contextuelles situées hors de l'entreprise sont présentées. Un accent particulier est mis sur leur influence dans le choix et la mise en place de CIM par les firmes. Ces variables sont regroupées de manière à constituer un fil conducteur cohérent guidant l'analyse empirique de CIM. Enfin, la troisième partie de la recherche est de nature empirique. Sur la base d'une enquête exploratoire, elle met en évidence certains mécanismes propres à l'innovation de type CIM dans le cas de l'industrie de la montre mécanique en Suisse. Il ressort notamment une typologie de firmes dont le profil technologique et la stratégie envers CIM diffèrent considérablement. Par exemple, le cas des (rares) manufactures verticales ne ressemble ni à celui des marques qui orchestrent un vaste réseau de partenaires productifs (fournisseurs et revendeurs), ni à celui des fabricants de composants de mouvements ou d'habillage. Le cas de l'horlogerie mécanique confirme, en ce sens, que CIM peut signifier la fin de la "firme isolée", puisque les entreprises sont fortement influencées dans leur démarche technologique par des variables contextuelles.