Les associations italiennes en Suisse

Ref. 11097

Description générale

Période concernée

La Suisse d'après-guerre

Région géographique

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Informations géographiques additionnelles

Suisse

Résumé

Le projet veut ouvrir une réflexion sur le rôle et les dynamiques organisationnelles de l'associationnisme migrant. Le mouvement associatif italien est le plus ancien et le plus riche en Suisse. Confrontant la présence italienne en Suisse avec celle dans d'autres pays européens comme l'Allemagne, la France ou la Belgique, autres bassins de forte émigration italienne, on peut affirmer que l'associationnisme italien en Suisse est un phénomène historique et social, quantitativement et qualitativement considérable, pas encore suffisamment étudié (voir sur l'approche comparative de l'associationnisme: Ireland 1994). En 1979 une étude de l'Ambassade d'Italie à Berne parle de 699 associations qui sont inscrites au RAIS (Registro delle Associazioni Italiane in Svizzera). Ce chiffre représenterait seulement deux tiers de celles existantes, selon "Emigrazione Italiana", le journal des Colonies Libres Italiennes de l'époque (n 43 du 1979). En 2004 l'Ambassade invite 747 associations italiennes à élire leurs représentants au Conseil Générale des Italiens à l'Etranger (CGIE). Le réseau de solidarité et de protection sociale vis-à-vis de la première génération des émigrés et les liens avec la culture d'origine étaient en première instance une activité des Missions Catholiques, de la Croix Rouge Italienne, des patronages, des syndicats et des partis politiques, des Colonies Libres Italiennes. La longue tradition d'émigration politique et économique, a connu un développement d'organisation communautaire, de masse, qui a favorisé les liens associatifs de solidarité et syndicaux parmi les Italiens de l'après-guerre et surtout depuis les années 1960. L'associationnisme régional naît et se développe en forte cohésion avec le précédent associationnisme (Fibbi 1983). A la moitié des années 1970 apparaît l'associationnisme régional essentiellement pour gérer le phénomène du retour causé par les contingences économiques négatives (Schmidt 1985). Au même moment, pour ceux qui étaient restés en Suisse, désorientés par les événements xénophobes de ces années, les associations régionales devenaient des lieux à forte référence symbolique. Grâce à leur activisme culturel orienté vers la société de résidence et celle d'origine, ces associations ont permis le développement d'un certain prestige social des émigrés et aussi une reconnaissance dans le champ culturel. Au cours des années, fonctions et structures des associations se sont redéfinies et on n'a pas toujours eu conscience de la logique évolutive du changement. Aujourd'hui, si l'on récolte les bruits de fond du monde associatif, on constate une situation de crise. Un malaise diffus et confus semble circuler parmi les dirigeants et les membres des associations. Une veine de pessimisme, et aussi de rancune se rencontre régulièrement dans les discours des vieux présidents. En attendant, les activités continuent, les locaux se renouvellent, les anniversaires viennent célébrés avec un faste renouvelé. L'associationnisme a changé, les associations évoluent vers des formes d'engagement culturel, vers une différentiation des objectifs, non sans une dispersion des forces due à l'incapacité de gérer les processus de changement. Mais ils restent des lieux d'identification et de participation, même s'ils sont résiduels. Comment les associations vivent-elles aujourd'hui cette transformation, comment se préparent-t-elles au renouveau ou au retour? L'enquête proposée peut servir comme prise de conscience sur le rôle des associations étrangères et des autres acteurs sociaux de la migration (organisations d'autres communautés, organisations proches du monde de la migration, etc.) dans l'espace publique du pays d'accueil, dans ce cas la Suisse, et comme élément de réflexion sur les dynamiques organisationnelles de l'associationnisme migrant. L'analyse de l'associationnisme italien en Suisse, de ses problèmes et ses potentialités, devrait permettre une réflexion sur les bases et sur le futur de ce mouvement riche et composite qui caractérise la présence italienne en Suisse

Résultats

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