Les premiers résultats sont disponibles dans les trois rapports intermédiaires de recherche mentionnés dans la rubrique ad hoc.
Notons tout d'abord qu’il faudra encore plusieurs années pour les valider étant donné qu'ils ne correspondent en l’état qu’à une appréciation très provisoire vu le peu de temps dont ont disposé les écoles du REP pour faire avancer leurs projets.
Pour leur première année de fonctionnement, les écoles du REP ont dû simultanément expérimenter certains éléments du nouveau fonctionnement de l’enseignement primaire à Genève, à commencer par la nomination d’un-e directeur/trice. Le rapport en tient largement compte et conclut (pour la grande majorité des écoles concernés uniquement) au succès de cette réorganisation. La présence d’un-e éducateur/trice dans l'école est largement plébiscitée par l’ensemble des acteurs de l’école et l’importance de son rôle dans l'aide aux élèves en difficulté aussi bien que le nombre des tâches à assumer et des interventions effectuées ne fait que le confirmer.
Autres résultats : le dispositif MS/titulaire, permettant aux enseignants, d’aider les élèves en difficulté de l’école en utilisant le temps précédemment passé à seconder les maître-se-s des disciplines spéciales (musique, éducation physique, activités sur textiles et métaux, etc.) (MS) pendant leurs cours est diversement apprécié. Si les titulaires sont assez satisfaits, les MS, eux, sont plus réservés car ils ressentent négativement le déficit de collaboration avec leurs collègues titulaires, ainsi que le renoncement nécessaire à certaines activités difficiles à mener en toute sécurité avec des classes entières.
D’autre part, les changements effectués au niveau des regroupements de la division spécialisée dans les écoles du REP semblent influencer favorablement les représentations des enseignants sur le secteur spécialisé et les pratiques de collaboration entre les enseignant-e-s spécialisé-e-s et ceux de la division ordinaire.
Au niveau des connaissances et des compétences des élèves, on observe des différences entre les élèves de l'école pilote et ceux d'une population de référence à l'entrée à l'école obligatoire. Ces écarts sont plus importants quand il s'agit de connaissances liées au langage, les élèves allophones étant plus nombreux proportionnellement que dans les autres écoles. Toutefois comme dans d'autres classes, on observe des progrès conséquents entre le début et la fin de la 1ère enfantine au niveau des connaissances en langue et en mathématiques ainsi que de la socialisation.
Concernant la lecture, les différences entre classes sont importantes et pas forcément en défaveur des élèves de l'école pilote. De nombreux projets de lecture ont également été mis en place et semblent porter leurs fruits.
Les évaluations cantonales en français et mathématiques (2006-2008) en 2e, 4e et 6e mettent en évidence des écarts entre l'école pilote et les autres écoles (y compris celles entrées dans le REP en 2007-2008). Quand on compare la réussite des mêmes élèves en 2e et 4e, on observe que les élèves de l'école pilote sont un peu plus nombreux à avoir progressé que leurs pairs mais étaient moins nombreux à atteindre le seuil de réussite en 2e. Par ailleurs, le niveau initial des élèves est déterminant pour la réussite en 4e, davantage que d'autres caractéristiques individuelles telle que l'origine sociale ou la première langue parlée.
De manière générale, l'effet de la mise en place du REP est difficile à mettre en évidence étant donné le peu de temps écoulé depuis son introduction.
Par ailleurs, on a pu observer des variations importantes entre classes à l'intérieur d'écoles présentant les mêmes caractéristiques sociodémographiques.