La mobilité croissante de la population, la libre circulation des étudiants au degré tertiaire et l'organisation des formations du secondaire II, professionnel et général, à partir de plans d'études cadre nationaux, le renforcement des exigences scolaires, ainsi que les revendications des parents, des milieux de la formation et de l'économie se conjuguent aujourd'hui pour plaider en faveur d'une harmonisation accrue des résultats de l'apprentissage. Ainsi, la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) a décidé, en juin 2002, de lancer le projet HarmoS qui vise à faire adopter à l'automne 2007 un nouvel accord intercantonal sur la scolarité obligatoire. Cet accord devra faire avancer de manière décisive la coordination scolaire suisse et contribuer au développement de la qualité de l'école obligatoire. Les activités dans le cadre du projet HarmoS concernent surtout deux aspects. Sur le plan pédagogique et didactique, il s'agit de développer des modèles et des niveaux de compétences dans quatre domaines disciplinaires clés (langue 1, langues étrangères, mathématiques et sciences naturelles); cette construction, conduite de manière scientifique jusqu'en 2006/2007, doit permettre de déterminer très concrètement, sur une échelle progressive, les niveaux de compétence à atteindre à certaines étapes de la scolarité obligatoire, en l'occurrence au terme de la 2e, de la 6e et de la 9e année. Sur le plan juridique, elles visent la conclusion d'un accord intercantonal sur l'harmonisation de la scolarité obligatoire; cet accord devra élargir le concordat scolaire du 29 octobre 1970 et permettre de donner un caractère contraignant aux niveaux de compétence à développer chez les élèves, tels qu'ils auront été établis au terme des travaux scientifiques. En juin 2004, la CDIP a lancé un appel d'offres pour choisir des "consortiums" ("leading houses") qui doivent s'attaquer à la définition des standards. Les "leading houses" travailleront avec d'autres chercheurs venant des quatre coins de la Suisse ou de l'étranger. Ces quatre consortiums (un pour chaque domaine disciplinaire) ont entre temps été nommés (et se sont en partie déjà mis au travail); l'appel d'offres n'ayant pas rencontré un grand écho en Suisse romande, il s'agit de trois institutions domiciliées en Suisse alémanique et d'une sise sur la frontière des langues: o Langue 1: Pädagogische Hochschule Zürich, Prorektorat Forschung (prof. Peter Sieber); o Langues étrangères: Université de Fribourg, Centre d'enseignement et de recherche en langues étrangères (prof. Günther Schneider); o Mathématiques: Pädagogische Hochschule Aargau (prof. H. Linneweber-Lammerstätten, prof. Beat Wälti); o Sciences naturelles: Pädagogische Hochschule Bern (prof. Peter Labudde, prof. Marco Adamina).