Le projet SUMUME visait la réalisation, par des enseignants collaborant avec des informaticiens, de trois séquences d'enseignement avec support multimédias, en Français, en Mathématiques et en Histoire-Géographie (discipline intermédiaire réunissant les deux branches); ces trois séquences correspondaient à trois semaines d'enseignement inscrites au coeur du programme scolaire de 8e année, pour les trois filières que connaît l'enseignement secondaire neuchâtelois. Il s'agissait de combiner des périodes d'enseignement par les outils multimédias avec des périodes d'enseignement classique et de permettre à la fois l'individualisation des rythmes et une meilleure intégration sociale de tous les élèves. Les scénarios des didacticiels furent imaginés par les enseignants réguliers des classes et ensuite traduits par des informaticiens. L'objectif était donc de réunir les compétences pédagogiques des uns et les compétences technologiques des autres. Dix-huit élèves, issus de trois classes différentes (conformément au trois filières existantes), ont participé au projet; ils quittaient leur classe d'appartenance une journée et demie par semaine. Durant ce temps, leurs camarades poursuivaient le programme avec un autre enseignant.
Vu le petit nombre de données à disposition sur cette expérience, brève et fondée sur le volontariat, il n'est évidemment pas possible d'en tirer des conclusions chiffrées; de même, la participation directe des enseignants à la création des supports multimédia qu'ils utiliseront ne sera guère la règle. Toutefois, les auteurs du rapport conclusif jugent frappants tant les résultats qualitatifs que la satisfaction des apprenants. Au niveau de la relation maître-élèves, on a vu que les enseignants ont changé rapidement de rôle: ils sont devenus des animateurs, des conseillers et se sont déchargés d'une partie de la transmission du savoir au profit d'un suivi plus personnalisé des élèves. Les supports informatisés semblent eux aussi faciliter la tâche d'individualiser l'enseignement face à un groupe d'apprenants hétérogène. Ainsi, un élève de la filière à exigences de base qui avait dû s'absenter pendant la deuxième des trois semaines a été capable de rattraper son "retard" grâce aux possibilités d'auto-instruction qu'offrent ces moyens d'apprentissage sophistiqués.
