Il y a une dizaine d'années, l'ordinateur s'introduisait progressivement dans les écoles de la scolarité obligatoire. L'informatique scolaire visait différents objectifs qui ont été confrontés à la pratique et qui se sont modifiés en fonction de l'évolution matérielle, logicielle et économique du monde mouvant de l'informatique. Il s'agit maintenant de connaître quels sont les apports de l'outil informatique à l'enseignement. Les dix dernières années ont vu naître de nombreuses expériences et des applications diverses. Les enseignants devraient donc pouvoir cerner les richesses et les faiblesses de l'outil et connaître les contraintes qui pèsent sur son utilisation avec des élèves.
C'est dans le but de faire le point sur ces questions que la Commission de coordination des centres cantonaux de recherche (CCCR) a mis sur pied un "groupe intercentres". Celui-ci a mené une enquête auprès des enseignants afin de mieux connaître comment ils tirent parti de l'outil, comment ils l'intègrent dans leur enseignement et de quelle manière ils créent les conditions favorables à son emploi.
L'état de situation qui ressort des réponses récoltées montre que l'ordinateur est principalement utilisé pour l'initiation à l'informatique, pour mettre en valeur les productions des élèves et pour entraîner quelques compétences de base.
Une autre partie de l'enquête tente de cerner la manière dont les maîtres se représentent l'informatique et ses effets sur l'apprentissage et sur l'école, en comparant notamment l'opinion des maîtres qui ont une expérience de l'informatique scolaire avec celle des enseignants qui n'ont pas encore utilisé l'ordinateur à l'école. Globalement, on peut relever l'accueil favorable qui est fait à l'ordinateur. Cependant, si l'ordinateur prend effectivement racine dans les écoles, c'est moins en raison d'une amélioration de la compréhension des notions qu'en raison d'une meilleure motivation des élèves. Ainsi, les discours "généreux" qui ont présidé à l'introduction de l'ordinateur à l'école laissent maintenant la place à des visées plus restreintes, mais plus adaptées aux élèves et à l'école.
La conclusion des auteurs: l'informatique scolaire constitue un volet des changements que l'école doit subir pour répondre aux défis posés par la société; elle n'est cependant pas en mesure d'en constituer le moteur.
