La marche attire toujours davantage d’intérêt de la part des chercheurs et des décideurs, en raison de son potentiel environnemental et de santé publique. Toutefois, le phénomène des personnes qui marchent spontanément et de manière régulière sur de grandes distances n’a pas été investigué. C’est surprenant dans la mesure où un tel comportement fait l’objet de multiples injonctions de la part des pouvoirs publics, dans les domaines de la santé, de l’environnement et des transports. Notre équipe définit les «grands marcheurs» comme des personnes qui marchent au moins 5 km par jour, une activité qui prend au moins une heure même en marchant d’un bon pas. Nos hypothèses sont que le fait d’intégrer une telle activité dans une journée-type est difficile, et que ces grands marcheurs possèdent des aptitudes particulières en matière de planification, d’improvisation, et d’orientation dans l’espace. Notre projet de recherche est en trois parties. Dans la première, nous analysons des données publiées, dont le micro-recensement transports 2010, afin de définir la marche en Suisse de manière compréhensive. Ensuite, nous identifions des autoroutes piétonnes – des lieux où les marcheurs se concentrent – dans les 5 plus grandes villes suisses. Dans une dernière phase limitée à Genève et à Lausanne, nous recrutons 50 grands marcheurs. Nous analysons leurs motivations, leurs comportements, ainsi que le détail de leurs parcours quotidiens et hebdomadaires à travers des entretiens semi-directifs, soutenus par l’utilisation de la géo-localisation et de podomètres. Le but étant de comprendre comment ces grands marcheurs réussissent à intégrer plus d’une heure de marche quotidienne dans leur emploi du temps. Cette recherche finance un doctorat pour M. Derek Christie, qui possède des diplômes universitaires (Masters) en biologie, statistique et santé publique.
