De la définition de l'objet et de son système de production à la réécriture de l'histoire de l'industrie horlogère suisse.
Objet d'étude: Il s'agit en premier de partir de l'analyse de l'objet d'étude - la montre mécanique - dans une perspective de vulgarisation double. Au niveau du fonctionnement de la montre d'une part et ensuite au niveau de sa fabrication dans des unités de productions d'une prodigieuse diversité d'autre part. Par là même, nous sommes à même, sur la base de sources de première main, de proposer des définitions renouvelées de la "fabrique d'horlogerie", de la "manufacture" et de l'"établisseur". Partant de là, nous sommes en mesure d'identifier le mode de production propre à l'industrie horlogère suisse (l'établissage) et ses processus de modernisation et de cartellisation historiques.
Réécriture de l'histoire de l'horlogerie: En optant pour une approche systématique des statuts des très nombreuses associations patronales horlogères, coupée avec les rapports annuels des sociétés et autres associations patronales, nous sommes en mesure d'identifier les acteurs et de tracer leurs destinées personnelles de même que celles des entreprises qu'il représentent. Une approche enrichie grâce à l'étude fouillée de la correspondance échangée entre les principaux acteurs de la cartellisation (membres des conseils d'administrations, patrons, banquiers, fonctionnaires fédéraux). Ce cheminement "bottom-up", de mieux mettre en lumière les carences et les lacunes historiques transmises par les principales sources secondaires (littérature et périodiques). Le tout est borché par l'analyse des textes législatifs horlogers émanant de la Confédération(Feuille fédérale et RO), sur lesquels viennent se greffer les publications horlogères, elles aussi étudiées linéairement (Journal suisse de l'horlogerie, Fédération horlogère suisse), de même que les journaux des principales régions horlogères (Feuille d'avis de Neuchâtel, Impartial, Journal de Genève, Gazette de Lausanne, etc.), dans une perspective prosopographique.
Au total, nous serons prochainement en mesure de proposer une relecture de l'histoire de l'horlogerie suisse permettant de dépasser une fois pour toutes celle relatée dans les plaquettes commémoratives et reprise par la majorité des historiens horlogers.
