Les résultats d'une enquête téléphonique auprès d'un échantillon aléatoire de 1000 personnes âgées de 18 ans au moins ont permis de mettre en évidence quatre éléments principaux influant peu ou prou la réforme de l'enseignement supérieur en Suisse et dont cette réforme doit tenir compte:
(1) la formation a une image positive auprès du public;
(2) le public témoigne d'une conception plutôt utilitariste du rôle des universités;
(3) les conceptions ou les finalités attribuées aux universités, tout comme la perception de l'intensité des problèmes de fonctionnement de ces institutions et les solutions préconisées pour y remédier, varient en fonction des régions linguistiques;
(4) les attitudes envers la science et envers les hautes écoles sont liées.
Pour ce qui est des différences entre régions linguistiques, la conviction d'un problème de fonctionnement des hautes écoles semble être beaucoup plus répandue en Suisse romande qu'en Suisse alémanique ou qu'au Tessin, par exemple; et, alors qu'assez étonnamment une nette majorité des Romands se disent favorables à l'idée de soumettre davantage les institutions d'éducation tertiaire à la loi du marché et à la concurrence, c'est le contraire qui a été exprimé en Suisse alémanique et au Tessin. Concernant les attitudes envers les sciences et la recherche, les résultats indiquent un intérêt pour les enjeux scientifiques et techniques allant de pair avec le niveau d'information. Le public exprime son soutien à la recherche scientifique, et son attitude envers la science est globalement positive. Toutefois, on a aussi pu relever des attitudes ambivalentes face à certaines applications des découvertes scientifiques ainsi qu'envers les chercheurs. En bref, la population suisse se révèle être assez hétérogène, puisque l'enquête a mis en évidence de nombreuses différences entre répondants des trois principales régions linguistiques, entre personnes de différents niveaux de formation ainsi qu'entre genres.