L'enseignement de l'allemand à Genève a des défis majeurs à relever en ce qui concerne la valeur attribuée à l'apprentissage scolaire de cette langue (mal aimée), l'amélioration de l'enseignement et la coordination entre les premiers degrés d'enseignement. Des efforts considérables ont été entrepris ces dernières années pour améliorer cet enseignement, surtout dans les domaines de la collaboration entre écoles et du renouvellement des méthodes. Afin de pousser encore plus loin et de concrétiser le projet d'un enseignement cohérent de l'allemand au sein de l'école genevoise, une expérience inédite a commencé en 1999/2000. Officiellement intitulée "Collaboration EP-CO-PO pour l'enseignement de l'allemand à l'école primaire", on la nomme également plus brièvement "le partenariat". L'idée est de permettre à des enseignants de l'école primaire, du cycle d'orientation (CO) et du secondaire postobligatoire (PO) de travailler ensemble sur le terrain de l'école. Chaque enseignant-e du CO ou du PO travaille avec deux titulaires de l'école primaire durant une heure par semaine dans une classe de 3e, 4e, 5e ou 6e primaire. De plus, les enseignants de l'école primaire peuvent assister et contribuer, s'ils le désirent, à des cours donnés par leurs correspondants dans des classes du CO et du PO. L'objectif de cette collaboration, à savoir engager une réflexion sur les questions de la didactique de l'enseignement de l'allemand en regard des spécificités des publics scolaires et des méthodes utilisées, va au-delà de l'hypothèse selon laquelle il suffirait de promouvoir l'enseignement de l'allemand par des spécialistes (des enseignant-e-s d'allemand) pour améliorer les acquis des élèves de l'école primaire. L'expérience du partenariat tente, en effet, de lier les compétences actuelles des enseignant-e-s de l'école primaire avec celles des enseignant-e-s de l'école secondaire, et de contribuer ainsi au développement didactique et au développement des représentations de l'enseignement aux différents niveaux de formation et par les différents partenaires. Les directions des trois niveaux d'enseignement ont fait appel au Service de la recherche en éducation pour évaluer l'expérience. Dans une première étape, on a procédé à un bilan de la première année par le biais d'entretiens de groupe. Les résultats du dépouillement de ces entretiens ont été publiés sous la forme d'un rapport intermédiaire. Ce document, basé sur 10 entretiens, laisse entrevoir que l'expérience est positive tant pour les enseignant-e-s de l'école primaire que pour ceux et celles de l'école secondaire, et l'auteure met en évidence les domaines spécifiques dans lesquels elle profite à l'un et à l'autre groupe. Les classes également semblent considérer comme très stimulante la présence des enseignants secondaires. - Dans une deuxième phase, l'évaluation sera centrée sur les acquis des élèves.
