Les formes classiques de l'enseignement de la musique, dans les écoles comme dans les conservatoires, confinent généralement les élèves dans des rôles d'interprètes ou d'auditeurs sans qu'ils aient l'occasion de composer ou d'improviser. L'auteur de cette thèse de doctorat, rédigée en langue espagnole, est professeur de didactique de la musique à la HEP BEJUNE. Il est convaincu qu'un élève qui a fait l'expérience d'être compositeur et interprète s'appropriera plus facilement de nouvelles connaissances techniques et esthétiques de la musique. Selon lui, l'enseignement aurait énormément à gagner s'il laissait davantage de place à la créativité des élèves. Dans le cadre de sa thèse, il a exploré la valeur pédagogique de l'activité créative des élèves en observant 280 élèves de 11 à 13 ans ainsi que leurs sept enseignants et six enseignants stagiaires dans quatre pays (Argentine, Brésil, Canada et Suisse). La première étape de la recherche a consisté à développer des séquences pédagogiques qui mettent l'activité de l'élève au centre: créer, en petits groupes, des séquences musicales simples, puis les jouer en récital, enfin les discuter en classe. Ces séquences ont ensuite été essayées, observées et analysées par l'auteur lui-même dans différents contextes. Dans une deuxième étape, l'auteur s'est consacré à l'examen minutieux des enregistrements des leçons données par des enseignants utilisant ces séquences pédagogiques dans différents pays. C'est l'occasion d'étudier aussi les formes de collaboration qui s'instaurent entre ces garçons et filles de 11 à 13 ans et, également de repérer comment les actions des enseignants parfois soutiennent et parfois brisent l'élan créateur. Une base de données visuelles et sonores fort riche est issue de cette recherche, données qui n'ont pu être que partiellement exploitées et pourraient donner lieu à d'autres analyses. La même démarche pourrait être reprise dans des disciplines autres que l'éducation musicale.
