Les résultats de la première volée d'interviews avec la population spécifique montre que le 60% des interviewés a souffert de maux de dos dans la dernière année; parmi les 195 personnes ayant participé aux trois phases de l'enquête, 49.2% a un mal au dos persistant, 35.4% inconstant et le 15.4% n'a jamais eu mal au dos; le 32.1% de qui a souffert de problèmes au dos a eu des douleurs graves/fortes. Dans la population générale, 65.6% a souffert de douleurs au dos dans la dernière année; le 35.2% de qui a souffert a eu des maux de dos forts.
La gravité des douleurs déclarées, qui dans nos analyses se révèle comme l'indicateur le plus important par rapport aux comportements conséquents, est influencée, en ce qui concerne les facteurs personnels et sociaux, par la profession, les efforts physiques du travail, en partie par l'âge (et pas par le sexe, la provenance, l'état civil et le fait d'avoir des enfants en bas âge); un lien étroit apparaît avec des modalités de décodage des expériences telles que l'évaluation de son état de santé, sa satisfaction professionnelle (pour la population spécifique) et son état de fatigue. La gravité des douleurs déclarées résulte en un indicateur intéressant aussi car, au-delà des aspects liés à la pathologie du dos, elle touche la façon de percevoir et de ressentir son corps, donc elle constitue aussi une donnée subjective. Ceci explique probablement le lien très étroit avec les évaluations portées dans d'autres domaines.
Le processus de chronicisation et les facteurs auxquels il se lie, tout en s'agissant d'une population active, résulte de l'analyse des données de l'enquête longitudinale dans la population des personnes travaillant à l'hôpital. La chronicisation y est définie par la persistance et la gravité des douleurs déclarées (intensité, durée et fréquence): parmi les facteurs socio-démographiques seulement la profession joue un rôle, et les efforts physiques qu'elle comporte; bien plus fortement y sont associées des évaluations telles que l'appréciation de son état de santé, la fatigue ressentie, la satisfaction professionnelle et, en mesure plus réduite, son bien-être psychologique et l'opinion envers son travail. Les traitements, considérés comme modes de contrôle, sont influencés en premier lieu par la gravité des maux de dos, en partie par l'âge et par d'autres aspects comme la profession et la satisfaction professionnelle.
La durée des absences est un des indicateurs du poids attribué aux manifestations algiques: elle est liée à la profession (et à la satisfaction professionnelle en TO) et surtout à la gravité des douleurs déclarées. Par rapport au nombre de soignants consultés l'âge et la profession jouent un rôle, mais ont nettement un poids aussi certains aspects des modalités de décodage des expériences comme le stress et la satisfaction professionnelle.
